Comment choisir son processeur ?

L’offre en processeurs s’articule autour de deux marques historiques : AMD et Intel.

Même si au fil des années les processeurs embarquent de plus en plus de fonctionnalités anciennement prises en charge par des composants de la carte mère, chaque génération de processeurs va pour ainsi dire de pair avec une génération de carte mère. S'il y a bien entendu des impératifs techniques qui nécessitent l'usage d'un nouveau support, il existe également une volonté délibérée (surtout de la part d'Intel) à “encourager” le changement de carte mère.

Aujourd'hui, l’offre grand public d’AMD et d’Intel se décline en deux gammes de sockets : Chez Intel, le socket 1700 constitue le principal segment, tandis que le socket 1851 est réservé aux utilisateurs les plus avancés. Du côté d’AMD, le socket AM5 permet d’accueillir de façon unifiée les processeurs Ryzen et les derniers APU (qui embarquent une partie graphique plus véloce). Le socket sTR5 est destiné aux solutions très haut de gamme et semi-professionnelles.

illustration carte graphique


Les points clés d’un processeur

Le nombre de coeurs

La fréquence n’est plus l’élément qui reflète toute la puissance d'un processeur. Depuis maintenant de nombreuses années, les processeurs ont démultiplié le nombre de coeurs pour réaliser plusieurs tâches lourdes en même temps ou une tâche conséquente unique tout en préservant la réactivité du système. En outre, les systèmes d'exploitation récents sont loin de ne faire qu’une seule chose à la fois même pour leur propre maintenance : analyse antivirale, monitoring du système, vérification et installation de mises à jour, etc. D’autre part, des applications comme un client mail, un jeu vidéo ou un navigateur avec de nombreux onglets ouverts font partie des tâches classiques. Les processeurs comprenant 4 à 6 coeurs sont donc parfaitement adaptés aux usages actuels de base.

Les processeurs Octo core (8 coeurs) et plus offrent une puissance encore plus importante qui est exploitée par de plus en plus de logiciels “lourds” ainsi que par un nombre grandissant de jeux vidéo et la démocratisation du streaming. Les programmes d’édition vidéo, de traitement/composition audio, de retouche photos professionnel, de transcodage vidéo (conversion de formats), de (dé)compression de fichiers, de chiffrement et de rendu 3D exploitent souvent pleinement ce type de processeurs.

Il faut aussi tenir compte des technologies de multithreading simultané, Hyper-Threading chez Intel et SMT chez AMD, qui permettent à chaque cœur physique d’exécuter deux threads. Ainsi, un processeur 8 cœurs est vu par le système comme 16 threads. Ces technologies sont aujourd’hui largement présentes, mais leur disponibilité dépend des gammes et des générations : chez Intel, les P-cores peuvent proposer l’Hyper-Threading alors que les E-cores n’en disposent pas ; chez AMD, le SMT équipe la plupart des Ryzen récents, avec quelques exceptions d’entrée de gamme. Pensez à vérifier la fiche technique du modèle visé.



La mémoire cache

Au fil des générations, les architectures ont intégré des caches plus grands, plus rapides et plus proches des unités de calcul. Les processeurs actuels disposent généralement de trois niveaux de cache :

L1 : très petit mais extrêmement rapide, il ne contient que les données/instructions immédiatement nécessaires aux cœurs en exécution.

L2 : plus volumineux et un peu moins véloce, il stocke des données/instructions récemment utilisées ou susceptibles de l’être.

L3 (LLC) : de grande capacité mais à latence plus élevée, il est souvent partagé entre les cœurs et facilite leurs échanges. Quand un processeur graphique est intégré, ce dernier niveau de cache peut également être ccessible au iGPU selon les architectures.

Dans une même famille de processeurs, les tailles de L1 et L2 sont étroitement liées à la conception de chaque cœur et varient peu au sein d’une génération. La taille du L3 dépend plus fréquemment du nombre de cœurs et du positionnement du modèle. Certaines références ajoutent même un cache L3 « empilé »/augmenté (ex. technologies de type 3D V-Cache) qui améliore nettement certaines charges comme les jeux.

La fréquence

Symbole de la puissance d’antan, la fréquence n’est plus le seul indicateur : nombre de cœurs/threads, architecture (IPC) et limitations thermiques/énergétiques comptent tout autant.
Un processeur Quad-Core à 2,5 GHz offrira généralement plus de performances qu’un Dual-Core à 3 GHz sur les tâches parallélisées. À l’inverse, pour les charges mono-thread, la fréquence maximale d’un seul cœur reste déterminante.

Les constructeurs ont fait évoluer le Turbo : sur les processeurs modernes, la fréquence s’ajuste dynamiquement par cœur (dans les limites de puissance et de température) et peut dépasser largement la fréquence « de base » lorsqu’un nombre réduit de cœurs est sollicité. Ainsi, un CPU annoncé à 3,6 GHz en charge tous cœurs peut monter bien au-delà de 5 GHz sur un ou quelques cœurs selon le modèle et le refroidissement. À l’inverse, pour économiser l’énergie, la fréquence peut chuter très bas (quelques centaines de MHz) au repos.



La puce graphique

Côté Intel, la plupart des processeurs grand public non “F”/“KF” intègrent désormais une iGPU UHD/Intel Xe (et, sur les générations récentes, Intel Arc intégré). Ce graphique embarqué couvre sans problème la bureautique, la vidéo jusqu’en 4K (décodage matériel HEVC/VP9 et, selon génération, AV1) et de petits jeux peu exigeants. Pour jouer confortablement en 1080p avec des réglages élevés, une carte graphique dédiée reste toutefois recommandée.

Du côté AMD, les Ryzen “G” (ex. 5000G/8000G) et les APU embarquent un iGPU Radeon nettement plus performant pour le casual gaming (à résolution/détails modérés) et très à l’aise en multimédia. Les Ryzen de bureau récents sur AM5 disposent aussi d’un iGPU basique (sauf ceux qui, à l'inverse d'Intel, ont le suffixe "F") pour l’affichage et la vidéo, mais les modèles “G” conservent l’avantage pour le jeu sans carte dédiée.

Il existe un grand nombre de Processeur avec chipset graphique intégré

Comment faire son choix ?

À gamme équivalente, AMD et Intel offrent aujourd’hui des performances proches, avec des spécificités propres (multimédia/encodage, efficacité, iGPU plus ou moins performant). Le choix se fera surtout selon l’usage (bureautique, multimédia, jeu avec/sans GPU dédié), la plateforme visée et le budget.

Nombre de cœurs Socket Circuit graphique intégré Hyper-Threading Utilisation recommandée
Celeron (= “Intel Processor”, entrée de gamme) 2–4 1700 Oui (selon modèle) Non Bureautique
Core i3 4 (P-cores) 1700 / 1851 Oui (sauf F/KF) Oui sur LGA1700 (P-cores), Non sur Ultra 200S Bureautique, casual gaming
Core i5 10–14 (hybride P+E) 1700 / 1851 Oui (sauf F/KF) Oui sur LGA1700 (P-cores), Non sur Ultra 200S Gaming
Core i7 12–20 (hybride P+E) 1700 / 1851 Oui (sauf F/KF) Oui sur LGA1700 (P-cores), Non sur Ultra 200S Gaming, streaming
Core i9 24 (8P+16E) 1700 / 1851 Oui (sauf F/KF) Oui sur LGA1700, Non sur Ultra 200S Montage, applications lourdes

Notes clés :

Les générations Alder / Raptor Lake (LGA1700) conservent l’Hyper-Threading sur les P-cores (les E-cores n’en ont pas). Les Core Ultra 200S “Arrow Lake-S” (LGA1851) abandonnent l’Hyper-Threading : un i9 reste par exemple 24 cœurs / 24 threads.

L’iGPU est présent sur la plupart des CPU hors suffixes F/KF.

Overclocking:
Possible sur les processeurs “K/KF” avec une carte mère chipset Z : Z790 (LGA1700) ou Z890 (LGA1851). Les autres chipsets (B/H) ne débloquent pas l’OC CPU.


Nombre de cœurs Socket Circuit graphique intégré SMT Utilisation recommandée
Ryzen “G” (APU) 4–8 AM4 Oui (Radeon) Oui (selon modèle) Bureautique, Casual Gaming
Ryzen 3 4 AM4 Oui (version G) Selon modèle Bureautique, Casual Gaming
Ryzen 5 6 AM5/AM4 Oui (sauf AM5 "F") / oui en version G sur AM4 Oui Gaming, Bureautique
Ryzen 7 8 AM5/AM4 Oui (AM5) / oui en version G sur AM4 Oui Gaming, streaming
Ryzen 9 12 à 16 AM5/AM4 Oui (AM5) / non (AM4) Oui Montage, applications lourdes

Depuis Ryzen 7000/9000 (AM5), tous les CPU intègrent un iGPU basique RDNA2 pour l’affichage et le multimédia (décodage HEVC/VP9/AV1). Exceptions récentes “F” (7500F, 9500F, etc) sont sans iGPU.

Overclocking:
Les Ryzen desktop ont un coeff multiplicateur débloqué. L’OC est pris en charge sur la plupart des chipsets AM4 (B/X) et AM5 (B650/B850/X670/X870) ; les cartes A320/A620 ne prévoient pas l’OC CPU (quelques contournements non officiels existent selon fabricants). Pour Threadripper 7000 (TRX50/WRX90), l’OC est disponible sur les plateformes DIY, avec précautions de garantie.

Les processeurs AMD exploitent le PCIe 4.0 pour les SSD depuis AM4 avec les chipsets B550 / X570, ainsi que Threadripper TRX40. Les Intel Core prennent aussi en charge le PCIe 4.0 depuis la 11ᵉ génération (Rocket Lake).

Aujourd’hui, les plateformes récentes ajoutent le PCIe 5.0 pour le stockage selon la carte mère : côté AMD AM5 (X670/X670E/B650/B650E, désormais B850), et côté Intel LGA1700/1851 (Z690/Z790/Z890), on trouve des slots M.2 Gen5 et parfois du x16 Gen5 ; chez AMD, les cartes mères à variantes “E” garantissent le Gen5 sur le x16.